...sans
oublier, rassemblés au coin du feu, de faire rire la « gaieté
d’hiver ».
Le
sol trempé se gerce aux froidures premières,
La
neige blanche essaime au loin ses duvets blancs,,
Et
met, au bord des toits et des chaumes branlants,
Des
coussinets de laine irisés de lumières.
Passent
dans les champs nus les plaintes coutumières,
A
travers le désert des silences dolents,
Où
de grands corbeaux lourds abattent leurs vols lents
Et
s’en viennent de faim rôder près des chaumières.
Mais
depuis que le ciel de gris s’était couvert,
Dans
la ferme riait une gaieté d’hiver,
On
s’assemblait en rond autour du foyer rouge,
Et
l’amour s’éveillait, le soir, de gars à gouge,
Au
bouillonnement gras et siffleur, du brassin
Qui
grouillait, comme un ventre, en son chaudron d’airain.
Emile
Verhaeren